Etre laïque

Chers Amis,

 

Il y a des états, des pays, des communautés qui revendiquent leur appartenance à la laïcité mais où, pour être laïque il suffit de ne pas être prêtre, imam ou encore rabin.

Cette façon d’être laïc sent le prosélytisme à plein nez et doit s’écrire avec pour dernière lettre, un C comme Chrétien, Coran, catholique ou conditionnement.

Pour être laïque vraiment, authentiquement, avec UE à la fin du mot comme dans Union, universalité, égalité, équité, il faut faire preuve de bien plus de qualités.

Il ne suffit pas de ne pas être ceci ou cela mais bien d’être… libre, actif, en recherche.

Il faut comprendre pourquoi seul le respect de l’autre peut éviter les affrontements stériles.

Il faut décider et puis s’appliquer à n’être jamais un diseur de vérité, un inquisiteur, un faiseur de « moutons de Panurge » qui suivent un troupeau sans savoir au juste qui le mène ni où il va.

Etre laïque, c’est apprécier aussi de se retrouver comme nous le faisons ici… dans une communauté où personne ne vous demandera si vous croyez en quelqu’un ou en quelque chose, où personne ne vous dira ce qu’il faut penser, où personne ne vous jugera sur votre réflexion profonde, où vous êtes sûrs de rester libres de vos opinions.

Etre Laïque c’est aussi apprendre à douter de peur d’être trop sûr de soi et de glisser sur la pente de l’endoctrinement des autres.

Voilà, mes Amis, je voulais pour une fois vous dire… vous rappeler de manière claire, ces quelques petites notions toutes simples,  pour nous aider à apprécier ce bon dîner qui nous rassemble une fois par mois.

Tous les endroits du monde, vous le savez,  ne sont pas aussi ouverts que le nôtre même s’il y a souvent intérêt à être vigilants.

Mesurons…. et surtout défendons tant que nous le pourrons la chance qui est la nôtre de pouvoir nous retrouver sans nous cacher.

Mesurons la chance que nous avons d’être aussi nombreux à échanger ces mêmes valeurs.

Pour terminer, la laïcité n’est pas affaire d’appartenance politique.

Ne laissons donc aucun groupe ou parti en revendiquer la primeur.

Revendiquer la liberté d’un seul côté de la barrière, c’est en priver l’autre côté.

 

 

 

 

Editorial de notre journal n°56

Allez ! Parlons-en !  Puisque c’est dans l’air du temps et qu’il faut absolument commémorer le centenaire du fameux naufrage, évoquons l’épopée du « Titanic ».

Souffrez pourtant mes chers Amis, que je n’entre pas dans l’inventaire des tôles défectueuses, parois… pas si étanches que cela  et autres rivets de qualité douteuse ou en nombre sous-estimé.

Non ! C’est plutôt un petit air de … « Tour de Babel » qui a suscité mon attention et je dois dire que ce qui m’aurait fait sourire le plus,  si l’aventure n’avait pas été aussi dramatique, c’est l’illusion de ces hommes qui croyaient pouvoir défier les forces de la nature en construisant un matériel qu’elles seraient incapables de détruire.

Insubmersible …. Pauvres naïfs ! Bonjour la prétention ! (comme diraient les plus jeunes)

La plupart des épaves qui jonchent toutes les mers du globe errent par quelques centaines de mètres de profondeur (Remettons un peu les grandeurs dans le bon ordre et à leurs justes proportions : le rayon de notre petite terre fait 6.371.000 mètres, 580 fois plus que la fosse marine des Mariannes, la plus profonde connue de nos océanographes)

Nous aurions bien du mal à dresser la liste de toutes les prouesses techniques dont l’homme rêva, puis qu’il imagina, créa et enfin réalisa à sa propre gloire.

Toutes devaient louer la grandeur et la supériorité de son intelligence, toutes devaient servir son confort, son bien-être et confirmer pour sa seule autosuffisance,  son hégémonie sur toute chose, quitte à déranger et même détruire son environnement.

Quel anthropocentrisme suffocant, quelle indigence  mentale !

Je n’évoquerai ici que les quelques raz de marées et tsunamis de ces dernières années qui en toute simplicité, d’un petit revers de lame (si j’ose dire) décimèrent des populations entières  et détruisirent en quelques instants tout ce que les autochtones avaient mis des années à ériger… Y compris des centrales nucléaires si vous voyez où je veux en venir.

Je ne parlerai que de ces quelques tempêtes ou autres cyclones dont le seul souffle balayent régulièrement des villes entières dont certaines ont bien du mal à se remettre des années plus tard. (La musique était si belle à « La nouvelle Orléans)

Je n’évoquerai enfin que ce volcan de taille tout à fait moyenne qui, allez savoir quel caprice il avait à assouvir, se mit à cracher sa hargne clouant d’un seul coup au sol la flotte aérienne la plus sophistiquée de tout un continent. (En cette occurrence, j’aime mieux ne pas penser à la Caldeira de Yellow stone)

Quand, Mes amis, l’homme prendra-t-il enfin la mesure de sa juste place dans notre univers ?

Quand prendra-t-il enfin conscience de l’indispensable solidarité qui devrait l’associer au tout plutôt que de faire cavalier seul ?

Mais que faire lorsque la majorité d’entre nous acceptent de croire que l’homme a été créé par et à l’image d’un dieu tout-puissant et qu’il existe une hiérarchie naturelle qui le place au sommet de tout ?

Pensons-y !

F.Cornet.

 

Formulaire sur les dernières volontés

Une circulaire relative à l’enregistrement des dernières volontés en matière de mode de sépultures, de rites non confessionnels ou non confessionnels pour les obsèques a été  envoyée à l’ensemble des bourgmestres et des villes de notre Région par le Ministre des Pouvoirs locaux et de la Ville.

Concrètement, il vous est possible de remplir un formulaire de déclaration des dernières volontés et/ou du choix du rite confessionnel et informant de l’existence d’un contact d’obsèques.

Ce document est à enregistrer à votre administration communale pour vous assurer de vos dernières volontés.

Si vous désirer vous procurer le formulaire ou en savoir plus à propos de cette circulaire, vous pouvez contacter Claude au 0473/53 06 72 ou  au 04/233 50 71.

Editorial mars 2012

Notre vie doit-elle un théâtre ?

Pouvons-nous être ce que nous sommes ?

D’où viennent donc ces tréteaux, ces pendrillons, ces frises, ce manteau d’Arlequin ?

Personne ne les a installés et pourtant…Les aurions-nous installés nous-mêmes, par besoin de paraître ?

C’est vrai : notre société est devenue celle du « coude à coude » du « Moi d’abord » et nous, pauvres cabotins en quête de reconnaissance, acteurs de seconde zone qui rêvent de grands rôles et de « têtes d’affiches » nous n’osons même plus franchir la porte du décor pour affronter les feux de la rampe.

Où en suis-je ? Qu’oserais-je montrer de moi: mon costume de scène ou ma réalité, ce que je suis vraiment ?…

Ou bien alors, de quel « réality-show » suis-je donc la vedette inconsciente, consentante et passive ?…

Ah oui !… Je veux bien penser, réfléchir, méditer, Apprendre à me connaître pour mieux connaître les autres, pour me rapprocher d’eux…. Et je le clame bien haut.

Mais s’il vous plaît ! Que l’on me propose du concret, du palpable, du mesurable, du facile à dire… pour que ces mots, auxquels je m’accroche puissent encore être un rempart contre des silences qui me parlent trop bien, qui me connaissent mieux que moi-même et qui me font si peur que je n’ose plus les écouter.

C’est si commode d’évoquer le nombre et la nature des objets qui m’entourent et contribuent à mon confort ! Tout cela visible, mesurable

Mais qu’une émotion s’en vienne à trahir mes faiblesses cachées, mes petites inhibitions d’homme moderne et voilà mon illusoire superbe de minuscule entité qui s’écroule.

Et oui ! Les mots sont bien faciles à gérer, à contrôler, à réprimer mais ils ont la faiblesse des codes et sont bien impuissants à traduire un message où il n’est plus question d’unités  mais de paix, de chaleur humaine, de solidarité ; En un mot, un message du cœur.

Si je vis en acteur, alors, que je sois aussi le critique de ma pièce, que j’apprenne à discerner dans le plein feu des rampes, ces ombres insaisissables et tenaces que sont mes silences, qui sans cesse resurgissent, hantent  chacun de mes pas et s’en vont immatérielles, s’étirer dans les cintres.

Que j’apprenne à retourner sans cesse visiter mes coulisses, là où n’est plus le strass, là ou s’éteignent les projecteurs ! Que je regarde en face l’envers de mon décor, que j’accepte d’y voir le miroir de ma propre dérision aussi longtemps que je n’aurai  pu découvrir  le personnage que je voudrais être sans devoir le jouer !

Le désir de se reconnaître en l’autre s’émousse et puis se perd lorsqu’on s’est résigné à ne plus exprimer ce que les mots disent mal ou ne peuvent pas dire, lorsqu’on se sent saisi d’une inepte pudeur, de sentir comme une honte, ce qu’ils ne peuvent transmettre.

N’accusons plus les émotions d’être la cause de tous les dangers, n’essayons plus de rassurer le pantin que nous sommes en lui faisant croire que nous les contrôlons, que nous les maîtrisons. Reconnaissons simplement, avec humilité, que nos peurs d‘acteur sans talent nous obligent à les inhiber.

Ce que les mots ne pourront transmettre, c’est notre manière d’être qui le dira, simplement,  parce que toutes les formes de communication portent en elles un grand besoin d’amour et de sérénité.

Cher Lectrice, Cher Lecteur, Merci de m’avoir lu.

F.Cornet

Editorial janvier 2012

Mon Ami,

Cette année encore, lorsque tu recevras ce message, le solstice aura été.
Le temps qui passe nous emmènera une fois encore vers plus de lumière et de vie, vers un autre zénith, une autre apogée.
Ce sera le printemps et les semailles et puis le soleil montera haut dans le ciel et le blé lèvera; alors le temps d’un futur déclin, inéluctable pourtant, nous semblera  tellement loin qu’il nous paraîtra presque improbable.
C’est vrai : le zénith, le nadir, le parfum des foins, la vie dehors qui succèdent aux soirées devenues un peu longues calfeutrés dans nos maisons isolées sont des notions qui nous sont devenues familières, compréhensibles parce qu’elles sont à notre mesure, à portée de ce que nous vivons.
Ainsi, à mon âge tu vois, je vivrai pour la soixante-sixième fois le solstice d’été..
Alors, c’est bien facile de les redire, ces pensées-là : « S’il y a le jour c’est parce qu’il y a aussi la nuit, s’il y a la chaleur, c’est qu’il y a le froid, s’il…. »
Tellement facile que leur sens profond disparaît tant nous les ânonnons plutôt que de les intégrer à notre manière d’être.
Et chaque année qui passe, lorsqu’arrive la fin du mois de juin, les frimas sont oubliés et l’on a du mal à concevoir que le début de la descente est là, que la fin de l’envol ouvre le chemin de la chute.
« …Je refuse de me laisser entraîner dans des considérations pessimistes alors qu’il fait si beau… » (sic) Et oui …!
En ces temps d’incertitude matérielle et d’inégalité sociale, me sont revenues des réflexions, des idées, des pensées que j’aurais aimé échanger avec toi :
Et si tous les phénomènes, qu’ils soient physiques, sociaux, économiques ou autres, étaient soumis à cette même loi ?
Et pourquoi lorsque le soleil atteint le zénith, l’illusion nous prend-t-elle que le voyage pourrait se poursuivre indéfiniment ?
Et pourquoi nous, les privilégiés de la consommation et du bien-vivre … oublions-nous…(sic) de penser  que s’il existe quelque part un confort matériel voire une opulence, c’est qu’autre part, existe la faim, la misère, la détresse ?
Le moment ne serait-il pas venu de réaliser que nous nous délectons quelque part, au zénith, du bien-être  alors que d’autres vivent (ou survivent) le nadir le plus profond, les ténèbres les plus noires … Et que l’annonce du déclin prochain pour certains est peut-être bien la fin de la nuit,  l’augure d’une aube nouvelle pour d’autres ?
Que faut-il dire face à une évolution qui paraît ne plus faire de doute ?
Que s’il y a la compassion, la solidarité, la générosité, c’est parce qu’existe l’égoïsme et l’indifférence ?
Y avons-nous pensé ?…  Et eux, y penseront-ils ?

Bien à toi et au plaisir de te revoir chez nous.

Francis