Edito J82

Mon Ami,

Quel magnifique rassemblement que celui de femmes, d’hommes venus de tous les horizons qui se retrouveraient pour échanger entre eux, gratuitement, rien que pour l’amitié, les progrès qu’ils ont pu faire en quatre ans !

Quelle émulation ! Célébrer tous ensemble les efforts accomplis par chacun et par chacune tout en prenant conscience des efforts encore possibles pour atteindre la perfection.

Je ne suis pas ce que l’on peut appeler : un sportif accompli et donc Je regarde d’un œil un peu distrait, les compétitions qui ont lieu comme tous les quatre ans, ce qui bien sûr, ne m’empêche pas d’admirer telle ou telle performance.

Pourtant, mon intérêt reste limité pour ces grandes manifestations tellement coûteuses, susceptibles de vouer à la démolition pure et simple des quartiers entiers, petites maisons où vivent plutôt mal que bien des populations qui verraient comme « la manne céleste », la millionième partie de tout cet argent investi pour une gloire éphémère.

A un autre titre, je ne peux m’empêcher de voir une certaine antinomie entre l’HOMME dans toute sa noblesse et ces centaines de drapeaux, véritables « labels d’états », derrière lesquels sont tenus de s’aligner les athlètes catalogués comme représentants et priés d’en être fiers.

S’il n’y avait là, la manifestation d’un désir de compétition politique malsain entre états-patries, il faudrait (et j’en serais le premier) se féliciter de voir tel ou tel athlète exprimer son art sous la bannière d’un pays dont, sa couleur de peau en atteste, il n’est manifestement pas issu.

Quelle démarche plus noble pour un pays que d’accueillir sous sa bannière des athlètes venus d’autres horizons et de proclamer haut et fort, leurs origines véritables. Je crains qu’on en soit loin.

Il ne faut pourtant pas être partout négatif.  Il y a bien cette année un « état », je veux parler ici de « celui dans lequel on peut être » qui est représenté et qui concoure je l’espère, avec beaucoup de succès. Il s’agit de la délégation des réfugiés.

Espérons que les lauréats de ce groupe-là pourront conserver toute leur vie une médaille remportée en tant que réfugié et qu’aucun des « états » ne viendra la confisquer en échange d’un avantage quelconque.

A bientôt mon Ami

Francis

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