Editorial J58

Une année formidable.

 

Sûr qu’il y avait moyen !   Sûr qu’on pourrait encore !

« On croyait la chose impossible a dit quelqu’un dont le nom m’échappe, et un jour un homme est arrivé qui ne le savait pas…. Alors, il l’a faite »

Pensons-y très fort,  oublions nous aussi que la chose est impossible et rêvons.

Rêvons que cette année, la rentrée des classes a été harmonieuse et calme.

Rêvons que cette année, les parents ont tous, évité de transformer ostensiblement leurs enfants en vitrines de marques aussi déposées que qu’onéreuses et pas plus solides.

Rêvons qu’à la grille de chaque école, les premiers de classes se sont regroupés et ont attendu les plus faibles pour les accueillir avec amitié et les entourer de leurs encouragements et de leur aide.

Rêvons que cette année, tous les « clubs des 500 » …(Fais nous la preuve que tu as 500 €  de fringues sur toi et tu seras admis)… auront été définitivement dissouts.

Rêvons que les « profs » ne seront pas tentés d’avancer avec ceux ou celles des élèves qui suivent le plus facilement.

Rêvons que l’esprit de compétition aura été remplacé par un esprit de solidarité, que plus aucun jeune n’envisagera sa carrière future avec des dents longues comme des couteaux.

Rêvons encore que cette année le « Moi d’abord » à la mode aura été remplacé par un  « je t’en prie, je te laisse ma place »

Rêvons… qu’à la fin de cette année, il n’y aura pour les « têtes de classes » pas de prix dont on puisse s’enorgueillir mais au contraire, une immense satisfaction : le privilège, grâce à leur mérite, de pouvoir offrir à l’ensemble de leurs camarades moins chanceux, un matériel pédagogique performant qui les aide à une meilleure compréhension des matières.

Rêvons encore que tous les chefs d’écoles ont refusé lors des inscriptions, cette compétition criminelle qui sous couvert de résultats performants,  réinstaure au sein de ce qui voudrait s’appeler un « enseignement démocratique » le détestable élitisme social et son cortège de discriminations.

Rêvons…Rêvons…Rêvons !

Alors, mon Amie, mon Ami, lorsque nous nous réveillerons, peut-être aurons-nous fait un petit pas vers cette liberté de chacun à aller au bout de lui-même sans subir d’entraves, cette égalité de tous face à une humanité qui est bien loin d’être achevée, cette solidarité sans laquelle aucun d’entre nous contraints par nos propres limites, ne serait capable d’un monde où régneraient la sagesse, la paix, la stabilité.

 

Grâce à notre petite opération « cartes postales » du mois de juin, quatre enfants là-bas, en Haïti pourront être inscrits pour une année complète, dans une école digne du nom. C’est un très beau cadeau.

Les responsables de l’ASBL « Nouvelle Caraïbe » vous en remercient chaleureusement.

 

Quant à moi, je vous assure de mon amitié et de mon affection.

 

Francis.