Editorial J61

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Mon Ami,

Souvent, il m’est arrivé de me poser des questions sur la nature de notre mouvement, sur son essence, sur la noblesse de ses idéaux, sur le rôle de chacun dans ce noble élan qui doit conduire au respect de l’autre, à son sens critique et à sa liberté de penser ce qu’il croit devoir penser et d’être ce qu’il croit devoir être.

Nous le savons bien : Il s’agit d’un travail de tous les jours, orienté, autant vers l’extérieur s’il s’agit de notre manière d’être que sur l’intérieur lorsqu’il est question d’autocritique ou d’introspection.

Sans pour autant sombrer dans la paranoïa, il me semble aujourd’hui, que nous devons avec la même ardeur, préserver, oserais-je dire « défendre », la quiétude, la sérénité, la neutralité de l’environnement dans lequel nous nous réunissons pour évoluer nous enrichir mutuellement de plus de liberté, d’égalité, de solidarité.

En clair, il est indispensable que nous continuions à accueillir avec le même sens de l’égalité et de l’amitié toutes celles et ceux qui souhaitent nous rejoindre et ce, quelles que soient leurs convictions au plan sociétal, éducationnel ou leur appartenance politique.

Soyons donc vigilants ! L’idéal de Laïcité ne pourra jamais, au risque de se corrompre, être négocié de quelque manière que ce soit.

Nous savons aussi que les mœurs de la société dans laquelle nous vivons ne laissent que peu de place à ce qui ne peut être marchandé et ont pour moteur, dans la plupart des cas,  le profit matériel ou tout au moins (si ce n’est pire) une influence susceptible d’amener au pouvoir.

Il est bien légitime et encourageant, mon Ami, de nous sentir soutenus, aidés par ceux que notre travail ne laisse pas indifférents mais nous n’oublierons pas pour autant que les mécènes se font rares et que les sponsors affichent leur nom en grand sur les dossards de ceux qui ont mérité s’emparant ainsi d’une forme d’ascendant sur eux et s’appropriant la victoire.

Alors, réfléchissons : le bonheur d’être bien ensemble, l’enthousiasme qui nous unit, les réflexions qui nous fédèrent et la beauté de notre idéal commun sont à notre disposition quel que soit l’endroit.

Il serait bien dommage que pour quelques avantages brillants comme du strass, nous laissions se flétrir tout ce qui nous a mobilisé et nous a permis d’avancer.

Avec toute mon affection.               Francis.