Editorial J80

cropped-slider1Cher ami (e)

 

S’il n’y avait plus aucun mouron à se faire quant à la nature de l’homme, c’est sans doute que nous aurions atteint notre rêve… un peu utopique, reconnaissons-le

De toute façon, il en est loin…  et le moindre de ses travers n’étant pas la modestie, la panoplie d’arguments est riche pour contester son incommensurable autosatisfaction.

Je m’y attelle à ma petite échelle… mais avec d’autant plus de zèle qu’en tant que représentant fidèle de son espèce, c’est en quelque sorte une leçon d’humilité que je m’inflige à chacun de mes courriers.

Ainsi, par exemple,  a-t-il toujours fait preuve d’une inventivité sans borne lorsqu’il s’agissait de tuer ses semblables.

Du gourdin, en passant par la lance, le javelot, les flèches, l’arquebuse, le fusil, la poudre et la dynamite, c’est aujourd’hui à la fission nucléaire et autres technologies de pointe qu’il doit sa force…  « Bestialité » ignorée de lui seul, qu’il a de tous temps souhaité voir se métamorphoser en invincibilité.

Lui manquait encore pour arriver à ses fins, le pouvoir de tuer sans être touché lui-même par les armes de ceux d’en face.

Jusqu’au fusil et aux mines, les risques étant bien réels, il fallait descendre sur le terrain. Trouver le moyen de tuer à distance, bien loin du champ de bataille devenait… « Vital » .

Il inventa le missile ; Mais les dégâts « collatéraux abîmaient trop les territoires conquis.

Alors, sa créativité vint encore une fois à son secours, le drone fit son apparition. « Je suis dans mon bureau, face à mon écran et j’attends mollement l’ordre de mettre fin à l’existence d’un ennemi qui respire paisiblement à six mille kilomètres de moi. »

Gloire à toi Ô Technologie pour ton efficacité… même si tu nous coûte cher !

Mon ami, que les hommes s’entretuent à l’unité, via des machins volants bourrés d’électronique…  c’est inhumain, mais cela regarde leur conscience.

Le paroxysme de l’épouvante apparaît lorsque l’on commence à confondre les enfants et les drones.

Comme c’est facile n’est-ce pas, de pourrir la candeur d’enfants innocents, de leur bourrer la tête des considérations haineuses qui n’auraient jamais du s’y trouver et puis de leur donner des armes toutes neuves et reluisantes et un bel uniforme.

Pauvres mômes !  Comme nous quand nous avions votre âge, vous pensiez jouer à la guerre…. Mais la vôtre n’était pas un jeu…

Il nous faut vous aimer, petits martyrs, bien trop « enfants » encore, pour comprendre que vous étiez les munitions de ceux qui ne voulaient pas la faire eux-mêmes

C’est à chialer !

Ce n’est pas si facile d’être laïque, d’être tolérant… Pourvu que nous puissions être nombreux un jour.

 

Bien à toi mon Ami(e)

Francis