Éditorial J108

Chère Amie, cher Ami,

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette année n’aura pas été propice aux réunions chaleureuses où l’on se manifeste par de larges accolades toute l’affection que l’on ressent l’un pour l’autre.

En effet, un ennemi venu de nulle part nous a gâché la vie.

Allons ! Cela paraîtrait idiot d’aller chercher un responsable ou un coupable où que ce soit, alors que toutes et tous, sommes potentiellement concernés… au mieux par un séjour désagréable en clinique, au pire par des soins intensifs qui malgré toute la bonne volonté et la compétence des soignants, s’avèrent impuissants.

Dire ainsi que toutes et tous avons intérêt à voir la bestiole se faire neutraliser au plus vite.

Allez ! Entrons dans le vif du sujet. Au vu des informations quotidiennes il apparaît que malgré l’évolution exponentielle avérée de la maladie, (et surtout, ne pas confondre exponentielle et linéaire sous peine de mésaventures très graves. Au besoin, se renseigner[1] )  certains d’entre nous, ils ne sont pas rares, bravent ou négligent les conseils prodigués par des experts scientifiques, déjà quelquefois contrariés par d’autres responsables dont les préoccupations ne sont manifestement pas tout à fait « raccord »  organisent des manifestations amicales, chaleureuses et pour tout dire dangereuses, pensez que la petite réunion rassemble jusqu’à trois cents amis (imaginez que trois convives qui sortent positifs à la fin de la soirée risquent d’en faire deux cents cinquante après quatre jours… Prenez le nombre total de copains présents, appliquez la règle de trois et refaites l’opération… il vous faut une vingtaine de jours pour infecter un pays de dix millions d’âmes)

Il semble qu’il y ait là, un problème de relation manifeste.

Les responsables chargés de prendre les mesures pratiques pour appliquer les conseils des spécialistes compétents n’aurait-il plus la confiance de ceux qui pourtant les ont élus ?

Ou alors, faut-il considérer qu’il existe toujours au fond de l’homme des penchants si égoïstes qu’au fond, une dernière bonne soirée bien fêtée, voire arrosée vaut bien le risque d’infecter des centaines de contemporains ?

Chère Amie, cher Ami, ce petit mot pourra vous paraître un peu terre à terre.

Il m’a paru de ma responsabilité, à mon modeste échelon bien sûr, de vous livrer ce que je ressens, ce en quoi je suis convaincu d’avoir été laïque.

Merci de m’avoir lu une fois encore.

                                                                           Francis.


[1]   Lire par exemple : «L’équation du nénuphar »  A.Jacquard.