Editorial – J60

Mon Ami,

 

Tu te souviens peut-être de ce personnage de la haute antiquité greco-égyptienne qu’on appelle : Hermès le Trismégiste.

Bien moins connu que d’autres, Il a pourtant la réputation d’avoir  écrit sur une petite tablette d’émeraude une petite œuvre qui perturbe et incite à la réflexion.

Outre quelques formules alchimiques, cet écrit connu sous le nom de « Table d’émeraude » évoque en premier, la correspondance existante entre le macrocosme et le microcosme. « Ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. ».

A-t-il réellement vécu ?… Est-ce un mythe ?…. là n’est pas l’essentiel pour nous. Mais qu’une telle éventualité ait pu être pensée en une époque aussi lointaine, voilà qui devrait nous perturber.

Il aura fallu que passent des siècles et des siècles, que la science connaisse toutes les découvertes qui l’ont alimentée, que ses progrès aient été gigantesques et que soit finalement abordée, la structure de l’atome et plus encore de son noyau, pour que l’homme s’aperçoive enfin que l’infiniment petit et l’infiniment grand se ressemblent comme deux gouttes d’eau.

Cette découverte finale que personne aujourd’hui ne remet plus en cause l’a-t-elle pour autant amené à méditer sur sa condition, à se situer par rapport à cet infini qui l’entoure, à mesurer à quel point son existence devrait se représenter de manière infinitésimale ?

Et bien…  je pense que Nenni !

Il suffit pour s’en convaincre de jeter un bref coup d’œil sur les quelques  applications qu’il a pu tirer de la prodigieuse découverte.

Bien sûr toutes ne sont pas mortifères mais quand bien même ? … S’il n’y en avait qu’une, ne serait-elle pas « une de trop » à elle seule ?

A quoi servirait d’inventer une machine qui peut sauver dix mille hommes si cette même machine était capable d’en anéantir cinquante mille par la seule volonté d’un seul d’entre eux.

« Mais personne ne peut imaginer une telle cruauté !! » pourrait-on objecter.

J’aimerais bien m’en persuader mais ce serait sans compter avec cet anthropocentrisme  destructeur qui nous dégrade et nous permet toutes les exactions possibles sur notre milieu, ce serait sans compter avec ces dogmes dits  « révélés »  qui deviennent le véritable enfermement de ceux qui se disent prêts à mourir, mais de préférence à détruire, à tuer tout  ce qui ne correspond pas à leur obsession et qu’ils considèrent comme indigne de la vie.

Alors, oui mon Ami, j’ai l’intime conviction que l’homme en a pour des siècles encore à apprendre d’abord et puis à cultiver l’art du doute, véritable moteur du perfectionnement, avant de gagner son titre d’ « HUMAIN »

Mais en a-t-il encore le temps ?

 

Bien à toi.

Francis.