Editorial: J64

Mes Amis,

Qu’une année passe vite !

Ces deux mois de vacances nous amènent une fois encore à la rentrée :

rentrée des classes pour les plus jeunes, rentrée au bureau ou à l’atelier pour d’autres.

Les premiers sont censés préparer leur avenir professionnel et ont choisi ou vont le faire, entre deux grandes options : se servir en priorité de leurs aptitudes physiques ou exploiter leurs capacités intellectuelles.

C’est un moment, c’est difficilement contestable,  où apparaît une raison d’inquiétude pour nombre de parents : la progéniture arrivera, parfois difficilement, à  se montrer apte à une profession dite « intellectuelle » et de ce fait, considérée, même si c’est à mots couverts, comme valorisante et prestigieuse… faute de quoi, elle devra se contenter d’un métier dit « manuel » réputé lui, beaucoup plus modeste, voire humiliant pour certains… (je veux dire parents bien sûr.)

C’est très souvent ainsi, hélas, que la question se pose dans notre société qui se targue pourtant de maturité, de culture, de démocratie et de respect des droits de l’homme. 

Preuve par l’absurde s’il devait rester des doutes : Connaissez-vous beaucoup de cas où tenant compte de ses aspirations, un enfant intelligent, doué, a été orienté en premier vers des études techniques voire un apprentissage ?

J’ai la nette impression d’en avoir dit trop ou pas assez.

Alors poursuivons notre réflexion et « cauchemardons un peu » (C’est le mot qui traduit le mieux ma pensée, tant pis s’il ne figure pas au dictionnaire.)

Est-il imaginable qu’un homme puisse être doué de ses mains et en même temps dénué de toute forme d’intelligence… Peut-on imaginer au contraire qu’il soit possible de jouir d’une intelligence inversement proportionnelle à une inaptitude à toute forme d’habileté physique.

J’espère ne jamais rencontrer de tels cas.

« La main, égale et rivale de la pensée » entend-t-on dire.

Il n’est pas question de nous engager dans les propos polémiques qu’en cette période où le paraître passe avant l’authenticité, ce genre d’assertion provoque systématiquement.

Disons seulement, et il faut s’en réjouir, qu’en chacun d’entre nous  existent fondamentalement deux tendances dont l’une prendra le pas sur l’autre.

Ce choix-là, nos enfants le feront tout naturellement, avec la plus belle spontanéité pour autant que nous, parents,  leur en donnions l’occasion.

Encore faut-il que nous ne soyons pas trop prisonniers du moule de la conformité, que nous ne soyons pas trop obsédés par des questions de statut social, d’hiérarchie, d’orgueil, de panache ou que nous ne soyions pas poursuivis par la peur de voir notre progéniture ne pas correspondre à ce que notre besoin de paraître attend d’eux.

 

« Je travaille à être heureux : c’est le plus beau des métiers. » disaitRoland de Lassus.    Que rêver de mieux pour nos enfants ?

 

Avec ma plus grande amitié laïque en attendant le plaisir de vous retrouver.

                                                                                                          Francis.