Editorial J87

Cher ami,

Aujourd’hui, je serai peu plus léger… Quoique !

Couper les cheveux en quatre ! Voilà bien une expression utilisée par chacun… peut-être aussi parce qu’elle paraît nous dire clairement les choses sans nécessiter de grands efforts de compréhension.

En effet, voilà bien une manœuvre qui nous semblait, du moins jusqu’ici, exiger des compétences dont nous ne disposerons jamais.

Or aujourd’hui, ce temps-là est dépassé,  il faut nous y faire au plus tôt, ne fût-ce que pour garder (ou acquérir) une idée des dimensions du monde dans lequel nous vivons (C’est  « Univers » qu’il faut bien sûr entendre puisque ce concept évoquera, à l’inverse des premiers propos, l’infiniment grand.

Nous sommes entrés, presque sans nous en apercevoir, dans l’ère du nanomètre voire plus petit encore.

Cher ami, tu me connais assez pour avoir compris que ce n’est pas de physique que je veux parler ici.

Cet adverbe  « infiniment » qui les caractérise place définitivement le « grand » comme le « petit » en dehors du champs de notre rationalité qu’il s’agisse du domaine physique ou de celui de la pensée.

Infiniment : de manière infinie… sans qu’aucune limite puisse être placée !

Pourtant, il me semble qu’une fois encore, notre besoin de tout circonscrire, prend le pas sur ce qu’il faut bien appeler aujourd’hui une réalité.

J’ai décidé de surfer et je n’ai pas regretté le temps passé devant mon PC.

Il y avait déjà là, de quoi me déstabiliser !

Imagine !  J’ai découvert qu’un simple calcul suffit à démontrer que ce n’est pas en 4 mais bien en… 80.000 qu’il faut fendre un cheveu d’épaisseur moyenne pour arriver à la taille du nanomètre.

Imagine : chacun des quatre morceaux de notre inimaginable défi doit encore être partagé en 20.000

Et pourtant c’est fait !

La science imagine déjà la perspective de traitements médicaux capables de voyages autonomes jusqu’au cœur de tumeurs malignes pour aller les détruire sans effets secondaires.

Et ce n’est sans aucun doute pas fini… loin de là !

Est-ce une raison pour imaginer que nous sommes arrivés au bout du savoir ?

La réflexion que je me suis faite à propos de l’infiniment petit, j’aurais pu aussi me la faire dans l’autre sens.

Je serais allé consulter les articles qui traitent d’astrophysique et le résultat aurait été le même.

Mon ami, chacune, chacun tirera de ce petit mot des impressions qui lui seront propres y compris peut-être, l’idée que décidément, je coupe les cheveux en quatre.

Ce qui m’a frappé et que  je voudrais simplement te dire ici,  c’est que nous sommes et resterons encore longtemps des êtres infiniment grands face à ce qui est infiniment petit autant que infiniment petits, vis-à-vis de ce qui nous dépasse par son immensité…

Perdus dans l’immensité de la réalité, c’est pourtant plus encore, me semble-t-il, qu’il nous appartient de chercher : Au-delà du savoir, il y a la connaissance.

Sont-ils synonymes ? je ne le pense pas mais je pressens que cette pensée à elle seule,  devrait m’inciter à la modestie et à l’humilité lorsqu’il est question  d’affirmations ou de certitudes.

 

                                                                                              A bientôt mon Ami

Merci de m’avoir lu une nouvelle fois

 

                               Francis